Les 15èmes Rencontres de la Fédération Française de Sophrologie (FFDS) auront lieu le 5-6-7 avril 2013

rencontres-sophrologie

Lieu : Le Domaine de Petite, 13450 Grans (près de Salon de Provence)

Vendredi : co-vision, échanges entre sophrologues et futurs sophrologues

Samedi matin : Christine Joannes, poids émois

Samedi A-M : Agnès Guilbaud, l'hypnose Erciksonienne : technique de traitement des allergies, détermination d'objectif avec un patient.

Dimanche matin : Anne Guttierez, le burn out

Dimanche A-M : Martine Massacrier, La problématique de l'adolescence

Coût : 100 euros pour les 3 jours. La journée de co-vision peut être suivie gratuitement.

1ère journée

Echanges autour de la pratique professionnelle de la sophrologie, co-vision, entraînements...

2ème journée

1. POIDS EMOIS

Qu'il s'agisse de 3, 10, 25 kilos ou plus, tout poids jugé superflu voire morbide, est source de souffrance pour celui ou celle qui le porte !

Au-delà du poids, il y a la forme du corps, son image qui inspirent du désamour, et toute entrée dans une cabine d'essayage, trop confrontante, peut vite faire monter les larmes... Mais souvent, ce corps mal aimé ne ressent que très peu ; encombrant, il ne trouve pas ses limites, il est nié... « Je ne voudrais être qu'une tête et rien d'autre... ».

Lourd à porter, tout poids indésirable est avant tout un symptôme, signe que « quelque chose ne va pas dans ma vie » qui n'a pas été suffisamment conscientisé, élaboré.

Bien sûr, la relation à la nourriture est souvent complexe, et les régimes faits de frustrations, de contrôles, et de promesses miraculeuses, n'apportent que déceptions et amplification du problème. Et après les restrictions, on se « lâche »... Et le cercle infernal pourra recommencer avec introduction d'une autre promesse miracle, de pilules amincissantes, une inscription dans une salle de gym... Il faut tout essayer ! C'est peut-être là le problème : essayer... donc ne pas y arriver... Et conclure qu'on n'a pas de chance, que c'est génétique, qu'on a de gros os, enfin que ce n'est pas notre faute...

En fait, chaque problème de poids a une histoire particulière : quelle était la place, le rôle de la nourriture dans la culture familiale ? Comment le corps était-il considéré dans la famille ? Quel événement ou contexte a déclenché une prise de poids importante ? De quoi ce poids protège-t-il, quel est son utilité ? Quelle place se donne la personne souffrant de surpoids ? Qu'est-ce que ce corps veut nous dire que nous n'entendons pas ?...

La démarche d'accompagnement que je mène depuis plusieurs années s'appuie sur plusieurs approches que j'adapte chaque fois selon les besoins, la situation, et le mode de fonctionnement et les résistances de la personne...

Systématiquement, la sophrologie est au rendez-vous : elle est fondamentale. Pour découvrir sa respiration, son corps vivant, son schéma corporel, se libérer de son stress, recourir aux visualisations, au geste signal... apprendre à manger en Pleine Conscience...

Ma deuxième approche est le Psychodrame, qui permet une mise en action d'une situation réelle, perçue ou imaginaire, (plutôt que d'en parler, on joue la situation). Le corps, les ressentis, les émotions reprennent une place privilégiée, et on lâche un peu la tête ! Le psychodrame permet de travailler sur le passé, le présent, le futur, de revisiter des perceptions erronées, de reprogrammer des attitudes anciennes... d'identifier tout ce qui fait obstacle à la perte de poids, et d'entrer en dialogue avec soi-même, avec son corps... et avec son entourage... et même avec son réfrigérateur ! Cette approche est particulièrement efficace en cas de boulimie et de grignotages... ou de difficultés relationnelles.

Le mandala est également une aide précieuse : doux dans sa pratique, il recèle une puissance formidable et accélère souvent des processus de changement, des synchronicités étonnantes... travaillé sur trois ou quatre séances, le mandala est un bon complément puisqu'il oblige lui aussi à « lâcher la tête ».

Quelques « recettes » et habitudes simples issues de l'approche Ayurvédique (auto-massages notamment) viennent compléter les séances, comme autant d'invitations à s'occuper de soi...

Aucune promesse de miracle, mais une invitation à cheminer, à se rencontrer, à éclairer, à ouvrir sa conscience, à reprendre la responsabilité de sa vie et à prendre soin d'un corps qui petit à petit cesse d'être un ennemi ou un inconnu encombrant, pour devenir un véritable ami.

Christine Joannès, sophrologue et psychothérapeute

2. Détermination d'un objectif et traitement des allergies en hypnose ericksonienne

« Comment j'ai intégré dans ma pratique de sophrologue l'hypnose. Notamment comment faire une bonne détermination d'objectif lors d'un premier rendez vous avec un patient.

Sophrologie et hypnose sont-elles si éloignées ?

Qu'est l'hypnose Erciksonienne ?

Qu'est la nouvelle Hypnose ?

Présentation de la technique des 'allergies'. »

Agnès Guilbaud, sophrologue, hypnothérapeute

3ème journée

1. La sophrologie, un outil de prévention de l'épuisement professionnel ou Burn out

Sophrologue installée à Aix en Provence depuis une dizaine d'années, je suis témoin d'une amplification de troubles de la santé résultant du travail chez des femmes et des hommes ne parvenant plus à surmonter leur stress professionnel.

E n effet, dans un contexte économique en perpétuelle évolution, au sein duquel la concurrence et la performance sont des préoccupations quotidiennes, le phénomène « d'usure » au travail est bien réel...

Désormais bien connu, l'épuisement professionnel ou Burn-Out peut s'emparer des travailleurs dans pratiquement tous les secteurs d'activités et ne cesse de se multiplier.

Aujourd'hui, la prévention du stress est l'un des risques majeurs auquel les organisations et entreprises doivent faire face, en prenant les mesures nécessaires pour assurer la santé physique et psychique des personnes.

C'est dans cette démarche, que j'ai orienté mes interventions en entreprises depuis 2007, répondant à des publics de professionnels en « mal de bien vivre au travail », et soucieux de trouver des solutions pour prévenir leur stress et les risques d'épuisement.

Ainsi, je vous propose de partager mes expériences de formatrice en vous exposant à titre d'exemple ce que la sophrologie associée à d'autres outils simples et pratiques peut apporter.

Comment élaborer une formation sur ce thème et encourager les personnes touchées par cette souffrance à en parler et se faire aider ?

Voici les principaux axes de réflexion que j'aborderai, mais c'est ensemble, sophrologues et acteurs de prévention que nous échangerons.

I Le Burn Out : c'est quoi au juste ?

II Etes-vous en Burn Out ?

III Comment prévenir le Burn Out ?

a) Place de la Sophrologie dans les outils de prévention

b) Découverte de stratégies complémentaires ludiques et efficaces ...

Dans l'attente de ces prochaines rencontres, toujours riches d'échanges d'idées, de liens forts, ne perdons pas de vue que donner du sens à son travail et y trouver du plaisir sont possibles !

Anne GUTTIEREZ, Sophrologue et formatrice

2. L'adolescence et ses dérives

« C'est l'âge bête » avait-on coutume de dire... Pourquoi bête ? Tout simplement parce que le portrait que l'on peut qualifier de « classique » de l'adolescent vu de l'extérieur nous amuse ou nous désole. Toutefois, s'il n'y a pas dans le développement un âge où la bêtise règnerait, il y a bien un passage délicat qui accompagne l'ultime mutation de l'enfant vers le stade adulte. Et si ce sont bien les transformations physiologiques de la puberté qui déclenchent ce que certains appellent la « crise d'adolescence », ce n'est pas seulement le corps qui se transforme, même si c'est la première chose qui saute aux yeux, c'est la personnalité toute entière. Car un réaménagement corporel aussi radical, ne peut avoir lieu sans être accompagné d'un réaménagement psychique tout aussi radical. Le Moi s'étaye sur les fonctions corporelles nous a appris Freud, tout changement dans le corps ne peut qu'entraîner un changement dans le psychisme. Un corps adulte, ayant acquis la maturité de ses fonctions sexuelles en particulier, ne peut se contenter d'un psychisme d'enfant. Or, tout changement comporte sa part de souffrance et de deuil, de résistance au changement, mais aussi bien sûr d'espoir. En tout cas il se fait dans le temps, un temps d'adaptation nécessaire, un temps d'intégration de ce nouveau corps et de séparation d'avec le monde le l'enfance et sa dépendance aux parents en particulier. C'est un travail difficile, qui porte son lot d'ambivalence entre une enfance qu'on ne veut pas quitter et un stade adulte qu'on voudrait déjà avoir atteint.

Et pendant ce délicat passage, similaire à la transformation de la chrysalide en papillon, à moins qu'on ne préfère parler comme Françoise Dolto, de « complexe du homard » temporairement privé de sa carapace, le moins que l'on puisse dire c'est que l'ado est « mal dans sa peau », ou plutôt mal dans cette nouvelle peau, ce nouveau corps qui ne correspond plus du tout vu de l'extérieur à l'image interne qu'il a de lui. Un nouveau schéma corporel, une nouvelle limite, bref une nouvelle peau qu'il scrute longuement dans le miroir, qu'il bichonne ou qui l'inquiète, à moins qu'il ne souhaite l'affirmer ou l'agresser avec diverses formes de « marquages corporels » dont le plus innocent est la tenue vestimentaire, sorte de seconde peau, le plus extrême le fameux « body art ». C'est aussi et surtout un corps qui le trahit, le prive d'espace intime en semblant révéler aux yeux de tous ce qui se passe au plus profond de lui, avec ses nouvelles formes, ses boutons, ses rougissements et autres manifestations visibles dont il se passerait bien ! Et ce qui se passe au fond de lui c'est l'irruption brutale d'une pulsionalité qu'il a du mal à maîtriser. Ce sont les pulsions sexuelles essentiellement qui le perturbent avec leur lot d'incestualité héritée de la sexualité infantile qui a bien voulu se mettre relativement en veilleuse pendant la phase de latence, et qui se réveille là brusquement avec une intensité jamais connue auparavant et avec en plus maintenant la possibilité d'être mise en acte. Cette sexualité et le réveil des pulsions œdipiennes qui vont avec le poussent à des attitudes coupables et honteuses, par exemple dans les rapprochements tendres avec les parents vécus avec gêne et parfois dégoût car de tonalité incestueuse.

De plus ce mécanisme qui l'habite est non seulement définitif et irréversible, mais incontrôlable, il ne peut que le subir de manière totalement passive. De cette passivité, comme de celle qu'induisent en lui ses besoins de dépendance, il a honte également, et qui dit honte dit également réaction contre la honte, parfois dans un contre-pied extrême dont il ne faut pas être dupe.

L'adolescence c'est aussi l'époque de la séparation la plus radicale qui soit, car elle est tout autant séparation de l'enfant que l'ado a été, que séparation d'avec les parents. C'est la dernière étape vers l'autonomie et cette étape lui fait peur, très peur parfois. Là aussi il s'agit de ne pas être dupe, plus la crise est violente, plus l'ado a du mal à se séparer, à renoncer à l'enfance et non l'inverse comme parfois ses conduites pourraient le laisser penser.

Donc l'adolescence selon ce point de vue est bien une crise, et non des moindres. C'est un véritable défi qui est lancé à l'ado qui a pour mission ni plus ni moins que de se reconstruire sur le plan narcissique-identitaire et intégrer ses pulsions. Mais c'est un défi qui pourtant devrait se surmonter, même avec des remous, car la crise adolescente est quand même avant tout une crise naturelle (au sens de programmée par la nature).

Force est pourtant de constater que certains n'y parviennent pas et restent en souffrance. C'est à eux que nous nous intéresserons plus particulièrement.

La raison en est simple : si l'adolescence est une crise, elle est aussi et surtout une étape, un passage, un moment parmi d'autres d'une évolution qui conduit tout un chacun de la totale dépendance infantile au statut d'adulte c'est-à-dire à l'autonomie. C'est un chemin d'évolution et d'individuation. Sur ce chemin on peut dire qu'il y a trois passages critiques car fondamentalement structurants :

- Le premier se situe autour du sevrage, du moment de la fin de la fusion mère/ enfant et la reconnaissance de ses limites propres et de celles de l'autre, de la séparation des individus.

- Le second est l'Œdipe, apogée de la sexualité infantile, dont le rôle fondamental est de parfaire cette reconnaissance de la séparation en intégrant au-delà de la différence des êtres, celle des sexes et des générations, l'interdit de l'inceste, fondamental dans toute société, et la constitution de l'instance morale surmoïque qui est l'intériorisation des interdits parentaux.

- Le troisième est effectivement la « crise adolescente »

Ces trois étapes sont en totale interdépendance, le ratage de l'une influençant très négativement les suivantes. C'est particulièrement vrai pour l'adolescence qui va être le véritable révélateur de ce qui n'a pu se résoudre auparavant, qui va mettre au grand jour les failles préexistantes demeurées parfois jusque là invisibles, celles de l'ado tout d'abord, mais aussi parfois celles de la pathologie familiale toute entière. En clair, le « ratage » de l'adolescence est celui du développement tout entier et non pas de l'évènement ponctuel « adolescence ». C'est assez facile à comprendre : au plus l'ado sera narcissiquement fragile, au moins il aura pu se constituer une identité solide, au moins il supportera les chamboulements majeurs qui viendront remettre totalement en cause un équilibre déjà précaire. Au plus il sera dépendant, au moins il supportera la séparation, ou alors lui demandera-t-elle des efforts extrêmement violents.

On pourrait dire que l'ado rejoue ses problématiques infantiles, mais avec des moyens d'adulte : il ne vole plus des bonbons mais de l'argent, il ne fait plus un caprice, il devient violent voire délinquant, et quand il cherche ses limites, ce n'est plus en « faisant son intéressant » , ou plutôt si, mais cette fois il peut pour cela mettre sa vie en danger. Les moyens changent, les motivations profondes restent les mêmes.

Après avoir fait un tour d'horizon du processus adolescent et de ses particularités, nous tâcherons de faire le tour des excès de l'adolescence en souffrance, et de la difficulté qu'il y a à mettre une ligne de démarcation entre ce qui est du à la simple crise adolescence et ce qui est réellement pathologique. Nous aborderons donc :

- L'entrée en schizophrénie à l'adolescence

- Le passage à l'acte

- La dépression

- La toxicomanie

- Les troubles des conduites alimentaires

- Les conduites auto et hétéro agressives

- La délinquance

- La dépendance, l'interminable adolescence.

- Les fugues

- Les conduites à risque, les conduites ordaliques, le jeu avec les limites

- La phobie scolaire....etc.

Mais nous parlerons aussi du principal interlocuteur de l'adolescent : le parent. Car la souffrance parentale face à un adolescent perturbé existe bel et bien, des parents totalement démunis, dépassés, qui ne comprennent plus ce qui arrive et culpabilisent de cet échec, ou au contraire rejettent de manière radicale ce « délinquant », ce fauteur de troubles qu'ils ne comprennent plus, qu'ils ne reconnaissent plus comme leur enfant. Des parents qui parfois refusent aussi de voir leur enfant grandir ou rivalisent avec lui dans un mythe de jeunesse éternelle à laquelle ils refusent de renoncer. Des parents- copains qui ne sont de ce fait plus des parents, ou des parents autoritaristes qui s'opposent à la nature de l'humain qui demande avant tout de grandir. Des parents anxieux (une anxiété que l'ado se plait à exacerber) qui n'osent pas le laisser faire ses propres expériences et maintiennent de ce fait une relation de dépendance qui au fond arrange tout le monde... Des parents à qui on a oublié de dire que l'ado doit pour grandir se livrer à un meurtre symbolique auquel ils ont le devoir de survivre. Et qui ignorent très certainement qu'une grande partie des conduites extrêmes de l'adolescent, de ses provocations ont pour but essentiel de les tester sur leur capacité à lui résister, et à rester avant tout eux-mêmes dans la tourmente. Car si l'ex-enfant se faisait beaucoup d'illusions sur le statut d'adulte idéalisé, donc sur des parents eux-mêmes idéalisés, cette illusion vient de tomber, et il cherche désespérément à savoir s'il reste encore quelque chose sur quoi s'appuyer, quelque chose qui lui fournirait la sécurité de base qui lui permettrait d'aller plus loin dans son évolution.

Nous évoquerons pour finir l' « adolescence gelée » ou la crise qui ne se fait pas, ne peut se faire car le sujet est trop fragile pour la supporter et préfère sauter directement dans une pseudo maturité adulte, et se construire un personnage factice apparemment bien adapté, mais une adaptation de surface qui cache mal l'immaturité profonde de la structure.

Martine Massacrier, sophrologue, spécialiste en psychothérapie de l'adulte